Une année marquée par un meeting à La Gloriette, le concours de l’aviette, le concours des avions de transport et, surtout, le concours des avions de tourisme.

Le 31e RAO renumérote ses escadrilles

Le carnet de vol de Louis Noilou : escadrille 7 en décembre 1923, escadrille 14 en janvier 1924.

1er janvier Le 31e régiment d’aviation change les numéros de ses escadrilles.

  • La 1re escadrille devient la 11e escadrille (Sal 277)
  • La 3e escadrille devient la 12e escadrille (Sal 10)
  • La 5e escadrille devient la 13e escadrille (Br 226)
  • La 7e escadrille devient la 14e escadrille (C 56)
  • La 9e escadrille devient la 15e escadrille (Spa 42)
  • La 8e escadrille devient la 16e escadrille (Sal 39)
Le carnet de vol de Louis Salaün. La 14e escadrille n’a pas eu le temps de faire un nouveau cachet.

Création de la 6e brigade à Tours

1er janvier La 6e brigade d’aviation voit le jour à Tours, sous les ordres du lieutenant-colonel de Marancour. Elle regroupe le 3e régiment de chasse de Châteauroux, le groupe d’observation de Pau et le 31e RAO. Le siège est à la caserne Baranguey d’Hilliers, à Tours.

Les promotions de janvier

1er janvier Comme toujours à cette date, vient le temps des promotions. Côté médailles : dans l’ordre de la Légion d’honneur, Maurice de la Morlais est nommé officier (il était chevalier depuis septembre 1914). Le chef de bataillon de la Morlais, moins connu que son frère Armand, est commandant en second du 31e régiment. Il a, en 1924, 28 ans de service. Côté tableau d’avancement : Roger Saint-Gal est proposé pour devenir lieutenant-colonel ; Vasselot de Régné (9e corps) pour devenir chef de bataillon ; Thibaudau pour le grade de capitaine.

Assemblées générales des aéro-clubs

1er février Assemblée générale de l’Aviation-Club de Touraine. Le président est alors Philippe Vallée, ancien pilote de l’escadrille VC 116. Le 11 février, c’est au tour de l’Aéro-Club de Touraine de tenir son assemblée annuelle autour de son inamovible président, Victor Chantreau.

Foiny, pilote au long cours

15 février Des chiffres. Ceux du journal L’Auto qui a publié le classement des distances parcourues par les aviateurs militaires tout au long de l’année 1923. Trois ont dépassé les 10.000 km : le capitaine Dagnaux, 17.515 km ; l’adjudant Foiny, de Tours, 12.560 km ; le capitaine Papin, 10.250 km.

L’adjudant-chef Foiny s’entraîne

27 mars Jean Foiny poursuit son entraînement. Après un raid de nuit, Tours – Châteauroux – Tours – Chartres – Tours, il en effectue un autre de 1.100 km, Tours – Châteauroux – Lyon et retour dans l’autre sens. Le lundi avant le 25, il s’envole cette fois sur le circuit Tours – Pau – Bordeaux – Angers – Tours. Il est également récompensé avec la médaille d’argent de l’Aéro-Club de France.

Le général Niessel à l’aéronautique

23 mai Le général Niessel quitte la Touraine où il dirigeait le 9e corps d’armée. Il est nommé inspecteur de l’aéronautique.

Deux échecs de Foiny

13 juin Le 23 mai, l’adjudant-chef Foiny avait fait une première tentative pour la coupe Zenith. Celle-ci s’était arrêtée, sur une panne, à Metz. Cette fois, il a parcouru les 2.810 km en 17 h 33’ 11’’, ce qui lui assure la quatrième place. Le temps était tellement mauvais – « 15 heures et demie de pluie » – qu’il est le seul à être allé jusqu’au bout. Il termine à 38 minutes du colonel Vuillemin qui tient toujours la tête. Battu mais honoré par l’Aéro-Club de Touraine qui lui a offert un déjeuner, le 22 juin.

Coucou mortel à Ingrandes-de-Touraine

13 juillet Un Potez 15 A2 de Tours s’est écrasé, à 18 h 35, au pied du clocher d’Ingrandes-de-Touraine. Le pilote, le caporal Ricottier et le mitrailleur, soldat Esquirolles, sont morts sur le coup. Le caporal Ricottier, qui revenait de Poitiers, a fait un crochet pour saluer sa famille, demeurant dans cette commune. Le Potez portait le n° 5 sur la queue et des cigognes sur le fuselage, selon le rapport de la gendarmerie, le questionnaire D.

Le Potez 15 au pied du clocher. Dommage qu’on ne voit pas l’insigne. (@ AD 37)

Jean Foiny au Zénith

19 juillet Cette fois, c’est dans la poche. L’adjudant-chef Foiny détient le Military Zenith 1924-1925. Il pilotait un Potez 15 A2 de son régiment. En 16 h 21’ 6’’, il fait mieux que le colonel Vuillemin ( 16 h 54’ 34’’). Jean Foiny était accompagné d’un mécanicien, Guinault. Il fallait effectuer deux fois le trajet Tours – Villacoublay – Metz – Strasbourg – Dijon – Lyon – Châteauroux – Tours. Un autre Tourangeau, le lieutenant Gonnet, avait également pris le départ. Mais il a abandonné à la fin du premier tour. Foiny avait pris la quatrième place de la coupe en 1924.

Jean Foiny double la mise

28 juillet L’adjudant-chef Foiny fait coup double. Après le Military Zenith, la coupe Lamblin. Il s’agit d’une course à handicap, comme pour les courses hippiques, en fonction de la puissance du moteur et de la présence ou non d’un passager. En 6 h 52’ 40’’ sur les 1.260 km entre Paris et Marseille, il a devancé le lieutenant Challe d’un peu moins de deux minutes.

Fronval et Robin à la Gloriette

3 août Quinze avions ont participé au meeting de la Gloriette, à Pont-Cher, organisé par la Société de Propagande Aéronautique de Charles Robin et Maurice Finat. Notamment les Morane AI de Fronval et Robin, et le Caudron C 68 piloté par Jean-Baptiste Salis. Avec les pilotes du 31e RAO et du 3e régiment de Châteauroux mais sans Jean Foiny qui a déclaré forfait la veille.

Charles Robin et son Morane-Saulnier AI à Parçay-Meslay. (@ Michel Barranger)

S’il n’en reste plus qu’un…

8 août Tours avait été choisi pour la dernière étape du Tour de France des avionnettes, organisé par l’Association Française Aérienne (AFA). Quinze engagés, trois au départ mais un seul à l’arrivée de l’avant-dernière étape : Maurice Drouhin. Il a mis un peu moins de trois heures pour accomplir les 228 km entre Pornichet et Parçay-Meslay. Il est accueilli par le lieutenant-colonel Saint-Gal. Il est reparti le lundi 10 août, pour la dernière étape, jusqu’à Buc, en région parisienne. Maurice Drouhin pilotait un Farman F 21 « Moustique 2 » (moteur Anzani 30 ch).

Grand gabarit, petit avion. Maurice Drouhin à Parçay-Meslay à l’arrivée le 8 ou au départ
le 10. (@ Michel Barranger)

Aviateurs, attention

14 août 1924 Le risque de la chute, le bruit… Le survol des villes par les avions est déjà à l’ordre du jour. Il est désormais interdit de survoler une ville de 10.000 à 100.000 habitants à moins de 500 m d’altitude. Avec un multimoteur. Avec un monomoteur, c’est 1.000 m. Qui dit règle dit sanction : de 100 à 500 F d’amende et, selon les circonstances, un emprisonnement de un à cinq jours. L’emprisonnement, c’est surtout pour les récidivistes.

Après les petits, les gros

17 août 1924, c’est l’année des courses. Après le Tour de France des avionnettes, Tours accueille le Concours d’avions commerciaux, organisé par l’Aéro-Club de France. En commençant par la qualification, du 17 au 19, qui prévoit de faire trois allers-retours Paris – Bordeaux avec ou sans escale à Parçay-Meslay. Là encore, l’épreuve ne croule pas sous la masse des participants avec trois avions seulement : le Farman F-3 X Jabiru, le Blériot 135 et le Caudron C 183. Lors du premier circuit, Jules Patin doit faire une halte au camp d’aviation à cause d’un moteur qui chauffe. Nouvel arrêt à Sainte-Maure pour les mêmes raisons. Et retour à la case départ sans passer par Bordeaux. Patin y revient lors du troisième circuit. L’épreuve est finalement remportée par l’équipage Coupet – Bossoutrot – Lebourg, sur Farman, devant Bizot et Villechanoux sur Blériot 135.

Patin, sur Caudron C.183, fait une halte à Parçay-Meslay pour un problème de radiateur. Il tombera en panne à Saint-Maure-de-Touraine. L’avion est immatriculé F-ESAI. C’est le seul exemplaire construit. (@ Michel Barranger)

Jamais deux sans trois

8 septembre Encore une compétition qui passe à Tours. C’est cette fois le Concours d’aviation de tourisme. Avec une escale lors de la seconde étape : Bourges – Angers. C’est Fronval qui pointe en tête. Devant Lasne, Ehrardt et Paumier. L’adjudant-chef Foiny est huitième, Adrienne Bolland, douzième. Au terme de l’épreuve, le 17, la victoire est revenue, en deuxième catégorie, au tandem Favreau – Labouchère sur Potez VIII (moteur Anzani 50 CV). Foiny, sur Potez VIII moteur Anzani 70 CV (F-AGFF), finit quatrième au général. Roques avait son Potez VIII personnel (F-AFFR).

Au premier rang, de G à Dr  : Favreau, Marc, Ruamps, Adrienne Boland, Sardier (avec le chapeau), Mme Patin, Patin, X, Fronval, Paumier, Dolfuss.
Légèrement en retrait : Lasne (avec le chapeau), Benoit.
Au dernier rang : Erhardt, Foiny, Roques, Philippe, Délis, Martenot de Cordoue, lieutenant Gaulard, Estienne (en partie masqué), Dupérier. (Photo Breuly prise à Clermont-Ferrand)
Le passage des avions de Tourisme à Tours.

Les photos sont des retirages de documents de Michel Barranger prises par son oncle lors de son service militaire.

Dorand AR1

Image 4 parmi 5

Le Dorand AR1 (ou AR2) de la CAF. Il porte un appareil pour les vues aériennes. (@ Michel Barranger)

Une parachutiste trouve la mort

12 octobre Liane Darcy s’est tuée en sautant en parachute lors du meeting d’Auch. Elle était âgée de 22 ans. Elle avait participé au meeting de Tours en 1922 . Elle était fiancée à un officier du 31e régiment d’aviation de Tours, selon les journaux tourangeaux.

Aviation sanitaire

29 octobre Une démonstration d’avion sanitaire a lieu à Tours. Le docteur Picqué (professeur à l’école de médecine de Bordeaux) est venu avec l’avion de Cazaux. Il s’agissait d’un Breguet 14 S.

Un Breguet 14S, sans doute en démonstration. La photo, qui a appartenu à André Charpentier, pilote du 31e RAO, a pu être prise à Tours… ou à Cazaux.
(@ Bruno Parmentier – www.aviafrance.fr)

Conférence pour les aviateurs réservistes

Le commandant
Maréchal

30 octobre Parçay-Meslay accueillait la première conférence de l’École d’instruction des officiers aviateurs de réserve. Donnée par le commandant Maréchal, du 31e RAO, son thème était : « Sur l’organisation de l’aviation militaire ». Elle a été suivie d’une démonstration sur la technique et la pratique de la photographie en avion par le lieutenant Paillé. Trois Tourangeaux y assistaient : un ancien chef d’escadrille, Noël Anquier, et deux anciens observateurs, Diboine et Marcel Boutin.

Foiny finit l’année en apothéose

29 novembre Record du monde sur 500 km avec 250 kg de charge, à Villesauvage, près d’Étampes, pour l’adjudant-chef Foiny, sur un Potez 15 A2, à la moyenne de 196,987 km/h.

2 Commentaires

  1. Bonjour,
    Début des années 60 (64 ?) notre petite famille arrive au Sanitas,allée de l’Adjudant Foiny. Cette année (2024) je découvre l’histoire de l’Adjudant Foiny et je suis encore plus fier d’avoir passer mes jeunes années à cette adresse évocatrice de
    passion et de courage ! Ce type de course existait il dans d’autres pays ? Y a t-il un film un documentaire de ces 1ers top guns ?

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