Émile Muiron : le 31e d’aviation, c’est lui

La formule est quelque peu abrupte. Mais quand même ! Le général Muiron est incontournable dans le ciel de la Touraine : il a réinstallé l’aviation française à Tours en 1919, commandé le 31e régiment et fédéré les aéroclubs à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Le colonel Muiron reçoit une escadrille italienne.
Le 12 juin 1934, il accueille, à Tours, la “ Croceria Occidentale ”. Équipé de Fiat CR-30,
le 1° Stormo Caccia était basé à Campoformido (Udine). De gauche à droite :
le colonel Muiron, le général Piccio, le lieutenant-colonel Barberino, le capitaine Navarro
et le capitaine Moscatelli. (@ Didier Lecoq / origine Sutter)

Lorsqu’il arrive au camp d’aviation de Tours, en juillet 1919, le commandant Émile Muiron ne se doute pas que sa carrière sera liée à ces lieux. Pas davantage qu’il marquera l’histoire de l’aviation tourangelle, au-delà même de sa carrière militaire. Après le départ des derniers aviateurs américains, l’imposant camp d’aviation accueille le groupement aéronautique n°1 dont Émile Muiron est le premier commandant. A l’aube de l’année suivante, ce GA n°1 deviendra le 1er régiment d’aviation – qu’il commandera aussi – puis quelques mois plus tard, le 31e RAO (voir plus bas). Un régiment, rebaptisé 31e escadre, qui ne quittera la Touraine que fin août 1939.

A la tête du détachement de l’île de Bréhat

En 1919, Émile Muiron est déjà un vieux militaire. Et un vieux pilote. Militaire, il l’est depuis la fin 1898, lorsqu’il s’engage pour trois ans au 25e régiment d’infanterie, à Saint-Brieuc. Il est né, vingt ans plus tôt, sur l’autre rivage de la Bretagne, à Vannes. Un simple bidasse plutôt cultivé pour l’époque puisqu’il est bachelier ès lettres-philosophie Pas à pas, le soldat Muiron franchit les premières étapes de la hiérarchie. En 1902, alors sergent au 71e régiment d’infanterie, il est admis à l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent dont il sort sous-lieutenant en 1903, au 48e RI. Le 1er mai 1911, il obtient son brevet supérieur militaire d’aéronaute. Sa carrière connaît une nouvelle impulsion en octobre 1913. Alors qu’il commande le détachement de l’île de Bréhat, il est affecté au 1er groupe aéronautique de Versailles comme élève-pilote d’où il part à l’école du Crotoy, chez Caudron, pour l’hiver. La suite logique, c’est l’école d’aviation de Reims puis, aux premiers sons du clairon, l’escadrille CM avec les futurs généraux Vuillemin et Gérard et l’adjudant Carus.

Cette escadrille est rattachée à l’état-major de la Ve armée. Contrairement aux escadrilles « normales » où le pilote emmène un observateur, Émile Muiron, comme ses camarades de l’escadrille Caudron Monoplace, devait se débrouiller tout seul : piloter, se repérer, noter ce qu’il voyait et se poser au plus près des unités qui attendaient son compte rendu, l’état-major de la Ve armée le plus souvent. Les premiers jours de guerre vont l’emmener jusqu’en Belgique (la CM est stationnée à Chimay le 21 août) avant de suivre la retraite de l’armée française jusqu’à Sézanne, le 5 septembre, d’où les aviateurs de la CM participeront à la bataille de la Marne. Ils ont même l’occasion de se battre, dans des circonstances plutôt inattendues. « Le capitaine Gérard, le lieutenant Muiron et le lieutenant Vuillemin décident d’aller se ravitailler en armes et objets personnels à Bar-le-Duc. En rentrant en voiture, à la tombée de la nuit, les trois officiers aperçoivent sur la route quatre cuirassiers de la Garde à cheval, qui s’enfuient aussitôt au galop à travers champs. » Ils en abattent trois et blessent le quatrième. « Dans les sacoches de son harnachement, on trouve toutes les cartes de la région que nos aviateurs s’empressent de prendre, car ils en étaient dépourvus. » (1) Avec la fin de la guerre de mouvement, le rôle des aviateurs va évoluer : Émile Muiron va rechercher, pour l’artillerie du 18e corps d’armée, les positions des canons allemands.

Son expérience du Caudron lui vaut de prendre en main la division Caudron au GDE (Groupe des divisions d’entraînement où passent les pilotes en attente d’escadrille), de la fin 1914 au mois de mai 1915, période durant laquelle il reçoit la Légion d’honneur et une citation à l’ordre de l’armée (2).

En juin 1915, il est de retour en unité, chef de l’escadrille C 30, escadrille qu’il quitte en septembre 1916 pour devenir adjoint tactique à l’aéronautique de la Ve armée. Il est cité une seconde fois le 30 juillet 1917 (3). Le 21 septembre 1917, il quitte la Ve armée. Ce sont ses dernières fonctions près du front.

Son arrivée à Tours

Le capitaine Muiron est attaché au cabinet du sous-secrétaire d’État à l’Aéronautique (Dumesnil) jusqu’en novembre 1917 puis chef du bureau du personnel au ministère de la guerre jusqu’en avril 1919.C’est donc là qu’il vit l’Armistice puis la paix avec la signature du Traité de Versailles.

Après un court passage comme inspecteur général des écoles et des dépôts d’aviation, il arrive à Tours en juillet 1919. Il y vient comme commandant du tout nouveau groupement aéronautique n°1. Mais à titre provisoire. Ses adjoints sont les capitaines Guy Tourangin et Girot de Langlade (4).

Il faut sans doute considérer le 14 juillet 1919 comme la première manifestation officielle à laquelle participent les avions de Parçay-Meslay. Cette année-là, faute de combattants – à Tours, les garnisons étaient essentiellement américaines – le défilé de la victoire est au régime maigre. Les Américains sont en train de partir, les régiments français, à l’exception des petits chars Renault du 501e, ne sont pas encore rentrés. Côté français la musique est d’ailleurs celle des sapeurs-pompiers ; côté américain, c’est celle du 11e régiment de Marines. « Pendant toute la revue une escadrille d’avions survole la ville et nos as font là-haut des cabrioles qui donnent le frisson à la foule amusée », écrit La Touraine Républicaine dans son édition du 15 juillet. Ces avions ont également survolé le cimetière. Peut-être Émile Muiron était-il à bord de l’un d’eux (5).

Le travail du commandant Muiron a consisté à « transformer » les formations de la guerre pour constituer ce qui deviendra le 1er régiment. Le GA n°1 a également servi de case de départ pour le personnel des escadrilles destinées au Levant. Mais quelques mois à peine après la transformation du GA n°1 en 1er RAO, Émile Muiron doit laisser sa place. Le commandant Précardin, qu’on avait vu en Touraine avec son REP rouge lors des manœuvres de 1912 (6) rentre de mission en Argentine. La place est pour lui. Ce qui fera écrire au général Garnier-Duplessis, commandant le 9e corps d’armée à Tours : « A fait une excellente besogne à la tête du 1er régiment d’aviation d’observation. Officier de premier ordre. Cède son commandement par mesure générale à un officier plus ancien. C’est fâcheux ».

Adjoint au 31e RAO

En 1929, à Tours.

Le commandant Muiron est alors nommé à la direction du Magasin général d’aviation n°4, à Saint-Cyr. Il y restera jusqu’au 15 mars 1925.

C’est à cette date qu’il fait son retour au 31e régiment. Et, surprise, alors qu’il avait commandé « l’ancêtre » du 31e, il revient comme commandant… en second. Là encore, Émile Muiron fait l’unanimité. Dans ce rôle comme dans les précédents, les bonnes appréciations tombent :

De la part du lieutenant-colonel Guillemeney qui commande le 31e : « Officier ancien ; aviateur d’avant-guerre qui connaît parfaitement la technique de l’arme. Modèle de droiture, de conscience et d’esprit militaire. Bien qu’ayant commandé en 1919 et 1920 le régiment, qu’il a constitué après la guerre, a accepté de venir en sous-ordre. Dans ses fonctions de commandant en second, est un collaborateur précieux pour le chef de corps, en raison de son jugement sûr, de sa pondération et de son dévouement absolu. Continue à payer de sa personne comme exécutant, en dépit de son état de santé qui laisse à désirer. » (26 août 1925)

Le lieutenant-colonel Joseph Tulasne, un an plus tard, nous en trace un joli portrait : « Très bon type d’officier, consciencieux, travailleur, dévoué ; payant de sa personne malgré un état de santé lui imposant des ménagements et continuant à voler comme observateur. Collaborateur très précieux du chef de corps. Grande autorité morale sur les officiers et la troupe. Officier très modeste ne se faisant pas assez valoir. A toutes les qualités pour commander un régiment de très brillante façon. » Joseph Tulasne met l’accent sur ce qui constitue le frein à la carrière d’Émile Muiron : sa santé. « Ne pilotant plus, devrait être cependant doublé d’un commandant en second pilote pratiquant », écrit-il en 1926. Même chose pour le colonel Voisin en septembre 1927, le troisième chef d’unité qu’il a servi comme adjoint au 31e. Mais André Voisin ne pense pas à lui demander un régiment : « Obligé par son état de santé d’interrompre son entraînement régulier de pilote, continue à voler comme observateur. Mérite à tous égards de passer au grade de colonel où sa compétence pourra s’exercer, plus particulièrement à la tête d’un établissement, d’une école ou à l’administration centrale ».

Émile Muiron a effectivement peu volé. De 20 à 30 heures par an lorsqu’il était au 31e RAO. En tout, au cours de sa carrière, 755 h dont 182 alors qu’il était en congé du personnel navigant et qu’il dirigeait Air-Touraine, l’aéroclub d’Indre-et-Loire ! (7)

Muiron accueille Pierre Cot à Tours.
De gauche à droite : le colonel Muiron, le général Denain, le préfet Grégoire,
Pierre Cot, le général Goubeau, le général Pujo, le général de Crozals,
le lieutenant-colonel Henri Jauneaud, le lieutenant-colonel de Castel.
(origine Léon Sutter)

L’éternel retour à Tours

Après trois années comme inspecteur technique à l’aéronautique, le colonel Muiron reçoit (enfin !) le commandement du 31e régiment le 24 juin 1931 (8). Il succède à Maurice Jauneaud, intérimaire comme le lieutenant-colonel Antoinat avant lui.

Pendant son commandement, l’aérodrome de Tours va beaucoup changer. Notamment avec la fin des travaux du quartier Tulasne, à l’ouest de la route de Paris. L’aérodrome va notamment s’ouvrir davantage aux avions civils. En 1931, deux clubs de Tours – les Ailes de Touraine et l’Aéro-Club de Touraine – se livrent une concurrence féroce. Le colonel Muiron doit faire preuve de neutralité, ménager une place aux clubs, tout en préservant les intérêts de son unité. Par petites touches, il va donner à l’aérodrome le visage qui sera le sien avant la guerre.

Il commence d’abord par déplacer la zone mise à la disposition de l’aviation civile. Du sud du terrain, il la déporte au nord-est, vers la commune de Parçay-Meslay. Depuis le 4 juillet 1929, date de son inauguration, un pavillon démontable jouxtait la zone civile (9). En août 1932, le colonel Muiron demande que le pavillon démontable suive le même chemin. Le projet du colonel Muiron est de sécuriser la prise de terrain. « Il est indispensable que la trouée Sud soit libérée le plus tôt possible des derniers obstacles qui l’encombrent. C’est une question de sécurité pour les vols de jour et de nuit », ajoute le général Denain, commandant la 3e division aérienne, pour appuyer le commandant du 31e régiment.

Enfin les étoiles

Émile Muiron aura l’occasion de terminer l’œuvre entreprise en faveur de l’aviation civile. Mais ce sera pour plus tard… Action plus anecdotique, c’est lui qui remet la Légion d’honneur à Michel Détroyat le 29 octobre 1931, sur son lit de douleur à la clinique Saint-Gatien de Tours, après son terrible accident. (Sur l’accident de Détroyat)

Élogieuses lorsqu’il était second, les appréciations le restent lorsqu’il commande le 31e RAO. « Officier parfait à tous égards, note, en octobre 1932, le général Denain. Aimé et craint de son personnel qu’il mène avec bienveillance mais sans faiblesse, il a rétabli dans un régiment décimé il y a un an la plus parfaite harmonie. Fera un excellent commandant de brigade. A nommer général dès que possible ».

Commandant de brigade, il le devient le 1er avril 1933 quand il cède sa place au 31e (le 23 février). Émile Muiron ne va pas bien loin puisqu’il hérite de la 1re brigade de Tours, à titre provisoire d’abord, à titre intérimaire ensuite. Ce qui lui vaut, là encore, les meilleures notes, cette fois du général Pujo qui lui promet les étoiles de général.

L’intérim étant terminé, Émile Muiron est nommé à la Direction des forces aériennes. Poste qu’il ne rejoint pas. Il reste à Tours où il devient chef d’état-major de la 3e région aérienne, le 1er janvier 1934 (10). Fin avril 1934, il reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’honneur des mains du général Pujo.

Le lundi 11 juin 1934, il assiste ès qualité à l’arrivée à Tours le l’escadrille italienne, du capitaine Moscatelli, qui vient faire des démonstrations à Tours, après Le Bourget et avant Châteauroux.

Le 27 août, il est présent pour accueillir le général Denain qui fait une halte à Parçay-Meslay au retour de l’inauguration du terrain de Mont-de-Marsan. C’est une de ses dernières sorties. Le 3 septembre 1934, il est placé en congé du personnel navigant en raison de l’abaissement de la limite d’âge dans son grade. Il profite d’une loi en 1935 pour devenir général, avec effet rétroactif à la date du début de son congé.

Président d’Air Touraine

Président d’Air Touraine,
croqué par Rik.

Émile Muiron qui habite alors au 42, rue de la République à Tours, est donc à la retraite. Mais pas perdu pour tout le monde. Depuis plusieurs années, la guerre fait rage entre les aéroclubs d’Indre-et-Loire. Lassant… La fusion finit par s’imposer. Sur le nom d’Émile Muiron qui devient le premier président d’Air Touraine. La première manifestation du club se déroule à Parçay-Meslay, le 3 mars 1935, deux jours après sa naissance officielle.

« Le but que nous avons toujours poursuivi a été de faire une association susceptible d’intéresser le plus de personnes possible et de travailler dans l’intérêt général de tous : propagande aérienne, propagande touristique pour notre région de Touraine, explique le général Muiron dans la revue d’Air-Touraine. Fini ces clubs créés à l’origine pour la satisfaction exclusive de quelques-uns. Le club est la cellule d’origine de l’organisme local qui, demain, sera à la disposition du grand public pour ses déplacements d’affaires et de loisirs. » Le club devient rapidement un des plus gros de France avec près de 400 membres. Parmi eux, Jean Tulasne, lieutenant à la 15e escadre d’aviation lourde de défense d’Avord, (11) qui recevra du général Muiron, une note de 1.500 F pour « participation à la casse du Farman 402 » qu’il a abîmé lors d’un atterrissage forcé sur les rives inondées du Cher. Air-Touraine, c’est aussi une section vol à voile, une section modèles réduits et, dès octobre 1936, la section de l’Aviation populaire. Ainsi qu’une revue qui porte le même nom. Air Touraine organise également des conférences pour promouvoir l’aviation. Émile Muiron accueille notamment Marthe Richer, pilote d’avant-guerre (la Première Guerre), plus connue pour d’autres actions sous le nom de Marthe Richard. Le club organise aussi, comme tous les clubs de France, l’hommage à Jean Mermoz, le dimanche 31 janvier 1937, dans le style de ce qui s’est fait – et se fait encore – pour Guynemer.

Le créateur de l’aérogare

C’est l’année même de la création d’Air-Touraine que germe vraiment l’idée de construire une aérogare civile. Jusque-là ce n’était qu’un doux rêve. Dès février 1936, le concours d’architecte est lancé. Le 2 février 1937, le piquetage des installations est fait. Le docteur Carvalho, propriétaire du château d’Ussé et président de la Demeure historique, est le premier à avoir été sensible au projet ; Louis Mirault, la chambre de commerce (l’argent, c’est eux) et le département ont suivi.

L'aérogare de Tours
L’aérogare de Tours en 1938, au nord-est du terrain. Elle sera détruite
par les Allemands pour la création des pistes.

L’inauguration de l’aérogare a lieu de 24 juillet 1938, en présence de Corbin, directeur des services civils au ministère de l’Air, du général Denain, ancien ministre de l’Air, et de Sadi Lecointe. « MM. les aviateurs venus d’Angleterre, c’est à vous que nous devons la réunion d’aujourd’hui, déclare le général Muiron à cette occasion. Certain soir d’été, voilà trois ans, vous nous avez infligé une humiliation profonde autant que méritée en la personne de deux visiteuses, charmantes d’ailleurs, qui ne mettaient pas en doute qu’une région qui faisait, à juste titre, une si grande propagande pour le tourisme, possédait ce qu’il est convenu d’appeler “ un lieu de réception ”. Force nous fût d’avouer que le projet d’aérogare était en gestation, ce qui n’était qu’un demi-mensonge puisqu’en cet instant nous apparût la nécessité de tout mettre en œuvre pour donner satisfaction aux amis qui voudraient bien venir nous visiter par la voie des airs ».

Réélu président le 13 mars 1938, Émile Muiron quitte brusquement la présidence d’Air-Touraine à la fin de l’année « pour le soleil plus chaud du Maroc », indique Roger Parâtre, son successeur. Nous n’avons pas pu trouver la cause de ce départ inattendu. Santé ? C’est probable. Une réception d’adieu se déroule le 26 novembre . « Un profond moraliste a dit : “ Avoir la satisfaction de faire le bien et vouloir qu’on vous en ait reconnaissance, c’est trop ”. Et bien, ce soir, vous avez fait mentir le moraliste », dit-il.

Comme beaucoup de militaires du cadre de réserve, le général Muiron va reprendre du service, le 25 août 1939. Il commande la 3e subdivision aérienne (12). Il est chargé, à ce titre, de superviser les opérations de repli des écoles stationnées sur le territoire de cette 3e subdivision. Le 18 juin, il est à Redon.

Il reçoit l’ordre de s’embarquer, avec son état-major, à Brest. Mais il est capturé aux environs de Quimper.

La suite, on la connaît grâce à une lettre qu’il a envoyée en 1942 au Centre de libération des prisonniers de guerre de l’armée de l’air. « J’ai été rapatrié comme malade, y explique le général Muiron. Mon retour a eu lieu en voiture […] J’étais accompagné par un officier d’état-major (capitaine Ruthe). » C’était dans sa demeure familiale, au bord du golfe du Morbihan, à Arradon. 

Émile Muiron est décédé cinq années plus tard, en le 27 mai 1947, à l’hôpital Sédillot de Nancy (13). 

Didier Lecoq 

Aéroplane de Touraine 2007

Une famille de militaires

Émile Muiron appartenait à une famille de militaires. Parmi ses frères, Louis était colonel d’infanterie, André était officier de marine. Un de ses arrière-grand-père était général. Son grand-père, Alexandre, était colonel (et maire de Vannes, dans le Morbihan). Ce grand-père était le neveu de l’adjudant-général Jean Baptiste Muiron, aide de camp de Napoléon Bonaparte, mort sur le pont d’Arcole en protégeant le futur empereur. Bonaparte a donné son nom à une frégate prise à Venise, devenue La Muiron. C’est cette frégate qui a ramené Bonaparte de la campagne d’Égypte.
Le grand-père maternel d’Émile Muiron, architecte départemental, avait fait construire une villa à Arradon, au bord du golfe du Morbihan. Il en a hérité : la villa Sainte-Barbe est classée monument historique.

Notes

(1) Le général Vuillemin, par E. Angot et R. de Lavergne, éditions La Palatine (1965)
(2) Légion honneur, 10 avril 1915 :
« A exécuté de remarquables reconnaissances en avion au début de la campagne. Chef de la division Caudron au GDE a obtenu d’excellents résultats dans la formation des pilotes grâce à son énergie et à son exemple ».
(3) « Officier de la plus haute valeur morale. Après s’être distingué à la tête d’une escadrille par son courage et son allant, a rendu en qualité d’adjoint au commandant de l’aéronautique les plus brillants services notamment en avril 1917 ; s’est dépensé sans compter pour assurer en des circonstances délicates l’organisation et le bon fonctionnement du service.
« A accompli les missions les plus dangereuses, en particulier les 11, 12 et 17 avril 1917 ; il a réussi à mener à bien, sous un bombardement des plus violents, une suite de réglages difficiles ».
(4) Avant-guerre Guy Tourangin était au 5e cuirassiers de Tours. Chef d’escadrille de la Spa 89 avec laquelle il a remporté quatre victoires. Le capitaine de Langlade a été directeur de l’école d’aviation de Chartres.
(5) Sans doute des Salmson 2 A2 de l’escadrille Sal 277. La Sal 10 et la Br 226 ont suivi. Ces trois escadrilles qui ont constitué l’embryon du 31e régiment, ont gardé une place à part. Lorsque fin 1929, le lieutenant-colonel Jauneaud a souhaité donner aux hangars, aux allées, etc. le nom d’aviateurs morts au combat ou en service commandé, il ne les a cherchés que parmi ces trois escadrilles. Rien pour la Sal 56, la Sal 39 et la Spa 42 pourtant chargées d’histoire – notamment la Sal 39 – dissoutes avant d’être reconstituées à Tours. Des pièces rapportées…
(6) Avec Bruguère et Campagne.
(7) Selon ses états de service. Mais, dans un document officiel de 1942, relatif à sa libération, il mentionne qu’il avait 1231 heures de vol au 1er septembre 1939, et 1233 heures au moment de sa capture.
(8) Sa réception n’a lieu qu’à la rentrée, en septembre.
(9) Le pavillon démontable appartenait à la chambre de commerce ; il a été loué à l’Aéro-Club de Touraine pour 1F par an.
(10) Le siège de la 3e région aérienne, dirigée avant lui par le général de Crozals puis par le général de Marancour, se trouve à la caserne Guise, à Tours. C’est l’actuel château royal de Tours. Ce 1er janvier 1934, la réorganisation de l’aviation touche Tours. Le 31e RA devient 31e escadre et forme, avec la 2e escadre, la 31e demi-brigade. Le camp d’aviation devient base aérienne 131.
(11) Escadre de bombardement.
(12) La subdivision correspond à la brigade aérienne.
(13) Son décès n’a été annoncé à Tours que le 19 juin, le commandant Harmégnies, ancien dirigeant d’Air Touraine ayant fait paraître un avis de décès.

A propos Didier Lecoq 89 Articles
Journaliste honoraire. Secrétaire général de la rédaction à la Nouvelle République, à Tours, jusqu'en 2020.

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