Où on parle de poste aérienne à Tours

Fin janvier Officiellement, la guerre n’est pas terminée. Mais l’heure est déjà aux projets. Parmi ceux que l’aviation peut apporter : la poste aérienne. Principal atout, la vitesse. « La position géographique de Tours désigne nettement notre ville comme centre d’atterrissage, non seulement pour les lignes postales aériennes, mais encore pour les lignes de locomotion aérienne destinées aux relations commerciales et même aux transports de voyageurs entre les grandes viles de France. Le camp d’aviation de Parçay-Meslay, dont, après nos aviateurs militaires, les escadrilles américaines ont reconnu l’excellence pour l’atterrissage, ne serait-il pas l’escale toute indiquée, la gare aérienne rêvée ? » Il y a comme un air de propagande dans ces propos… Tours escale sur la route postale entre Paris et Bordeaux ? Il faudra attendre 1935 et Air Bleu pour le voir.

Un autre bombardier cité

18 janvier La Touraine Républicaine publie la citation d’Henri Faivre, mécanicien à Tours avant la guerre. Son nom n’a pas dépassé Tours. Il s’est dilué avec le temps. Le lieutenant Henri Faivre était pilote de l’escadrille MF 25. Il y arrive le 28 mai 1916. Son palmarès à la fin de la guerre : 171 bombardements en Allemagne dont 128 de nuit, entre autres. Il se blesse le 5 septembre 1919 à la main après avoir capoté avec un avion du 12e régiment d’aviation de bombardement.

Une des dernières citations d’Henri Lemaître

Henri Lemaître.

10 février Les journaux publient une des dernières citations d’Henri Lemaître, le premier pilote breveté de l’Aéro-Club de Touraine : « Lieutenant au 1er régiment du génie, pilote à l’escadrille Br 120 ; chef d’escadrille d’une énergie, d’un entrain remarquables. Ne manque jamais une expédition. Le 12 septembre 1918, a bombardé, malgré des conditions atmosphériques dangereuses. Bombarde de jour et de nuit. 120 bombardements. A abattu un avion ennemi le 2 octobre 1918. Médaillé militaire et chevalier de la Légion d’honneur pour faits de guerre. Cinq citations. »

Visite de Pershing à Tours

4 mars Le général Pershing est venu remettre des décorations à Tours. Le commandant en chef américain inspecte un détachement destiné à combattre les Soviétiques, en Mourmandie.

L’agent-voyer de Vouvray choisit le maintien du camp

7 mars Ce n’est peut-être pas lui qui a emporté la décision, mais dans son étude sur le changement de destination du terrain d’aviation américain, l’agent-voyer du canton de Vouvray opte pour le maintien des installations. Sa conclusion : « Nous estimons qu’il y a intérêt pour l’État français à conserver cette installation comme école d’aviation. » Et ce, contre l’avis du maire de Parçay-Meslay.

Henri Lemaître frappe les trois coups

8 et 9 mars Première étape de la ligne aérienne vers l’Amérique du Sud, Henri Lemaître et Pierre-Georges Latécoère réalisent la première liaison de Toulouse à Casablanca. Ils avaient fait une première tentative, le 27 février, stoppée à cause d’un atterrissage trop brusque à Alicante. Leur parcours : Barcelone (400 km), Alicante (500 km), Malaga (500 km) ; après des escales à Fez et Rabat (500 km), ils arrivent à Casablanca, terminus de la ligne. Ils sont accueillis par le général Lyautey.

Henri Lemaître devant un Salmson 2 A2 des lignes Latécoère.
Henri Lemaître, au centre, en uniforme. (L’Illustration)

Des « Touristes » à Parçay-Meslay

2 avril Un Farman 60 Goliath se pose à Parçay-Meslay. Il emmène plusieurs « touristes ». Ils sont bien accueillis par les soldats américains qui sont donc encore là. L’avion est piloté par le lieutenant Costantini, avec le lieutenant Villiers comme observateur. Partis du Bourget, ils sont passés par Orléans, ont suivi la Loire jusqu’à Angers et sont revenus à Tours. Le Goliath a rejoint Bordeaux puis Sarlat le lendemain.

Une escale de Lemaître

6 avril Henri Lemaître, après son voyage au Maroc, rentre à Paris. Il fait une escale de deux heures au camp (toujours américain) de Parçay-Meslay. En ville, deux concerts sont organisés, le même jour, par le 2nd Aviation Band, la musique du 2nd Air Instruction Center de Parçay-Meslay.

Le groupe d’observation 144 s’installe en Touraine

18 avril Les Salmson 2 A2 de l’escadrille Sal 277 – avec sans doute la Sal 47et la 40e section photographique – sont les premières escadrilles à revenir à Parçay-Meslay. Ils ont quitté Many (Moselle) le 17 et le 18. Officiellement le camp est américain jusqu’à la fin du mois. Leurs avions – essentiellement des DH 4 – avaient déserté le camp depuis longtemps. Le GO 144 a été mis sur pied en mars, à Metz. C’est le premier élément du groupement aéronautique n° 1.

La page du carnet de vol de Clément : Many - Tours le 18 avril 1919.
La page du carnet de vol d’Henri Clément : Many – Tours le 18 avril 1919.

La photographie redevient libre

25 avril Le général Requichot, commandant de la 9e région, a pris un arrêté déclarant libre « la prise en plein air des photographies, peintures et dessins. » Mais l’article 2 précise que « toutefois la reproduction des vues représentant du matériel militaire, des établissements et ouvrages intéressant la défense nationale (etc.), demeure rigoureusement interdite ».

Madrid – Londres en passant par Parçay-Meslay

12 mai Le lieutenant-colonel William Dawson Beatty et le lieutenant G.M. Jeffery relient Madrid à Londres (Kenley) en DH 4, soit près de 1.600 km en moins de douze heures. Ils ont fait escale à Pau et Tours (Parçay-Meslay).

La navigation aérienne redevient libre

Fin mai La navigation aérienne redevient libre dans toute l’étendue du territoire français. Ainsi prend fin un décret du 31 juillet 1914.

Un hydravion en gare de Tours

21 mai Étrange fait divers raconté dans La Touraine du 22 mai. Un prototype d’hydravion, dont on avait perdu la trace entre Paris et la Méditerranée, où il devait faire des essais, a été retrouvé sur une voie de garage de la gare de Tours. Il était recherché activement depuis… trois semaines.

Memorial Day au cimetière de Saint-Symphorien

30 mai Cérémonie et discours à Saint-Symphorien où se trouvent près de trois cents tombes de soldats américains (42 officiers, 208 soldats et des dames de la Croix-Rouge) dont plusieurs cadets du camp d’aviation.

État des lieux à Tours

10 juin A cette date, le camp d’aviation de Parçay-Meslay accueille : le commandement du GA 1 ; le GO 144 comprenant les escadrilles Sal 47, Sal 277, la 40e section photo ; les escadrilles réduites Br 44 et Br 275 (sans avions) ; le parc aéronautique n° 9 .

Henri Lemaître repart pour Dakar

Henri Lemaître ne manque pas d'auditeurs lors de son passage à Marrakech
Henri Lemaître ne manque pas d’auditeurs lors de son passage à Marrakech. (Collection Didier Lecoq)

18 juin Henri Lemaître et l’adjudant Gaston Guignard partent de Villacoublay pour rallier Dakar. Il font un court arrêt à Tours, à cause d’un robinet d’huile grippé. Après une escale à Cazaux, ils sont à Rabat le 19, à Casablanca le 21, à Marrakech le 22. Ils sont à Mogador le 26. Leur raid se termine à Port-Étienne, le 28 juin. Leur Breguet 14 surnommé Chiffon II capote lors de l’atterrissage sur un sol trop mou. Hélice brisée et voyage terminé pour les deux Tourangeaux.

Émile Muiron à la tête du GA 1

12 juillet Le commandant Muiron, est nommé à la tête du groupement aéronautique n° 1 en cours d’installation à Tours.

Ventes de camions par Le Tournir

En 1919, aucun rapport avec l’aviation. La maison Le Tournir fait commerce de camions. Avant de s’intéresser aux transports – notamment la ligne d’autobus de la gare au terrain d’aviation – mais surtout à l’aviation avec une petite compagnie aérienne emportée par une tempête à Parçay-Meslay.

La maison Le Tournir vend des camions.
La petite annonce de la maison Le Tournir dans

Le 14 Juillet de la victoire

14 juillet Pour ce premier défilé de la victoire, des avions français participent à la fête. « Pendant la revue, une escadrille d’avions survole la ville et nos as font là-haut des cabrioles qui donnent le frisson à la foule amusée ». Un avion jette des fleurs lors de la cérémonie au cimetière. Ce sont les avions du GA 1.

Le temps des décorations

20 juillet Deux Tourangeaux sont faits chevaliers de la Légion d’honneur :
– Fernand Guimier, fils de M. A. Guimier, industriel à Richelieu. Fernand Guimier était observateur pendant la guerre, au sein de l’escadrille Sal 256. ” Observateur hors de pair, faisant l’admiration de tous ses camarades par sa science de l’observation aérienne et son courage incomparable. Une blessure. Sept citations.”

Le sous-lieutenant Fernand Guimier était observateur.

– Même chose pour Marc Desaché qui était aérostier. Cinq citations. Son père était président du conseil d’administration de l’hôtel Métropole. Son grand-père était président du conseil des directeurs de la Caisse d’Épargne. Marc Desaché sera président du conseil général d’Indre-et-Loire.

Le groupe d’observation 134 arrive à Tours

25 juillet Constitué en mars et mis à la disposition du ministère de la Guerre pour l’étude de la ligne aérienne Paris – Bordeaux, le GO 134 passe au groupement aéronautique n° 1. Il est composé de deux escadrilles, la Sal 56 et Br 226, et de la 45e section photo.

Louis Greuet, au centre, devant un Breguet 14 de la Br 226.
Louis Greuet, au centre, devant un Breguet 14 de la Br 226. (Collection Jacques Greuet)

Le groupe d’observation 130 vient à son tour à Tours

19 août L’escadrille Sal 10, qui appartient au groupement d’observation 130, vient s’installer à Tours. Elle était à Strasbourg-Neuhof depuis le début juillet, après avoir quitté Spire, dans le Palatinat. Le GO 130 aligne également les escadrilles 580, 581 et 582 (détachées en Pologne) et la 11e section photo.

US go home

1er septembre Le quartier-général de l’arrière quitte la Touraine pour Paris. « Le départ des Yanks laisse dans la vie tourangelle un grand vide, après l’animation extraordinaire qu’ils y amenèrent. Il y eut des périodes pendant lesquelles leur effectif dans nos casernes et les camps voisins, fut de 15.000 hommes, dont 3.000 officiers. »

Les Salmson de Tours volent pour le retour du 66e

14 septembre Les Américains partis, le 66e régiment d’infanterie – surnommé le Six-Six – rentre. Il a droit à une grande manifestation. Les aviateurs ne défilent pas. Il volent. C’est le 8e génie et les petits chars Renault du 501e qui accompagnent les soldats du 66e.

Des départs au groupement aéronautique n°1

21 septembre Plusieurs départs du groupement aéronautique n° 1 sont annoncés : les lieutenants Ferruit et Maigne, les sous-lieutenants Angibault et Bertrand.
10 octobre Le lieutenant Robert quitte le GA 1 pour le Service de fabrications de l’aéronautique. Trois jours plus tard, ce sera le lieutenant Favre-Lorge qui rejoint les entrepôts de Clermont-Ferrand.
9 décembre Le lieutenant Reibell quitte le GA 1 (escadrille Sal 47) pour la groupement de chasse n° 2.

Citation pour Jean Boy

11 décembre Le général Lyautey cite le sergent Jean Boy à la suite du bombardement par avion sur le Tafilalet, au Maroc, le 2 août 1919. Il sera chef pilote de l’Aéro-Club de Touraine. Résistant, Jean Boy succombera, en 1945, dans un camp de concentration au moment de sa libération.

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