Les DR.400 et autres avions Robin ont contribué à l’essor de l’aviation légère. C’est à Tours que Pierre Robin a débuté dans l’aviation, en 1945. Il avait 18 ans.
Je recherche une photographie libre de droits et de meilleure qualité de Pierre Robin, si possible devant un de ses avions.
Merci
Si c’est en Maine-et-Loire qu’il a appris à marcher, c’est en Touraine que Pierre Robin a commencé à voler. C’était à la fin de la guerre. Il avait 18 ans. Il venait juste de quitter l’École professionnelle de Tours. Pendant les cinq dernières années, la base aérienne avait pris un tout autre visage : point de départ pour la Luftwaffe, cible pour la Royal Air force et l’US Air Force. L’aérogare civil avait été sacrifiée par de la construction d’une piste allemande en dur.
Mais à mesure que les trous des bombes étaient rebouchés, l’Aéro-Club de Touraine reprenait vie. Un hangar allemand avait été transféré d’Azay-sur-Cher pour l’aviation civile. Beaucoup de jeunes qui s’étaient contentés d’aéromodélisme, allaient enfin pouvoir prendre l’air. Parmi eux, Pierre Robin qui demeurait à quelques kilomètres du terrain, à Saint-Symphorien, rue Fontaine-Pottier.
Parmi les aviateurs qui revenaient en Touraine figuraient des survivants tel Albert Carraz, arrêté par la Gestapo début 1944, déporté ainsi que sa femme et sa fille. Il allait reprendre le manche après son retour, pour le compte du Service d’aviation légère et sportive (le Sals). Et sera le mentor de Pierre Robin et de nombreux jeunes.
L’ambiance de l’après-guerre
Le vol à voile pour commencer
C’est par le vol à voile donc que les jeunes tourangeaux ont repris l’air. Un Caudron C.800 (La Nouvelle République) d’abord, puis un Nord 1300 (Valisère), un Castel 301S (Frigidaire), un SA.103 Émouchet (Ford), un Schneider SG-38 notamment.
Pas seulement les jeunes. Sur planeurs se relayaient, en 1946, des anciens de l’aviation populaire (Roger Curtat, Guy Boutin, Jean Besse, Jean Rossard), des pilotes d’avant 1939 (Marcel Lévy – le commandant Claude –, Maurice Bodin, Adrien Jammes), et des plus jeunes qui enchaînent les brevets (Pierre Robin, Guy Gagnière, Robert Tissier). Sous l’œil d’Albert Carraz et de Jacques Charron qui, après sa formation de pilote de bombardement aux États-Unis, était devenu chef-pilote adjoint. Dans la nuée des plus ou moins jeunes, il y avait aussi Guy Desombre , et Bernard Chauvreau, attiré par le parachutisme mais qui allait faire carrière comme pilote, notamment pour René Fournier.
Voler et construire
Si Pierre Robin est devenu un des plus importants constructeurs d’avion de tourisme – et notamment d’aéro-clubs – sa première passion c’était le vol. Une passion partagée avec son épouse (et collaboratrice), Thérèse qui a largement contribué à la réussite des Avions Robin.
Dans Aviation Magazine du 1er mai 1959, Jean Grampraix retrace la carrière de Pierre Robin qu’il est allé rencontrer à Dijon : “En trois ans, de 1945 à 1948, quelque 400 heures de vol mais pas toutes effectuées à Tours, tant s’en faut”. Il vole sur les avions du club, Stampe SV4, Piper Cub et Bücker 181. Parce que la mécanique l’intéresse, Pierre Robin construit même un Pou-du-Ciel, un HM-293 avec deux camarades de Tours .
Pierre Robin enchaîne les stages et les formations, Saint-Yan et la Montagne Noire dont il sortira major de sa promotion.
Atterrissage au Breuil
A l’Aéro-Club de Touraine, la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Jacques Charron a claqué la porte, les dirigeants se sont déchirés et Albert Carraz, qui n’a jamais été un modèle de patience, a quitté Tours pour un petit déplacement à Blois. Il a pris en main, toujours pour le SALS, le Centre régional du Breuil. Pierre Robin a suivi. Il est devenu moniteur-assistant. Il a même pris le relais de Jean Branswick après le record du monde d’endurance en planeur, Carraz-Branswick (53 h 04 en 1952). Cette année-là, Pierre Robin construit un Jodel D-9 Bébé-Jodel. Le trio Carraz, Branswick et Robin a même constitué une patrouille de trois planeurs lors d’un meeting au Breuil en 1952 : Nord 2000 bleu pour Carraz, Émouchet blanc pour Branswick et Castel 311 rouge pour Robin.
Pierre Robin se pose à Dijon
Pierre Robin est le premier à quitter le Breuil. Qualifications en poche, il est devenu chef pilote à l’Aéro-Club de Dijon. Là, il a entrepris de construire des avions pour son club, des Jodel : un D.112 puis un D.119. De trouver un terrain, ce sera Dijon-Darois. Il avait auparavant fait la connaissance de Jean Delemontez (le Del de Jodel). Toujours à la recherche d’un avion pour son aéro-club, il a modifié un projet de triplace de Delemontez. Ce sera le Jodel-Robin D.11 et le début d’une autre aventure, avec le DR.100, le DR.200, le DR.300, le DR.400, DR.500, etc. Côté industriel, ce seront Centre-Est Aéronautique (CEA), les Avions Robin, etc. En tout plusieurs milliers d’avions, d’élèves et de moniteurs.
Didier Lecoq
Pierre Robin a travaillé pour un autre Tourangeau. Le prototype du RF-2 a été construit construit chez CEA. Devant la charge de travail chez CEA, René Fournier s’est associé à Antoine d’Assche, d’Alpavia à Gap-Tallard.
Repères
Pierre Robin est né le 14 août 1927 au Voide (Maine-et-Loire). Il est décédé le 5 août 2020. En Touraine, il demeurait rue Fontaine-Pottier à Saint-Symphorien (commune rattachée à Tours), pas très loin de la nationale 10 qui mène à la base aérienne..
En savoir plus
La Saga des avions Robin, par François Besse, Coup de cœur 2012 de l’Aerobibliothèque attribué par Jean-Noël Violette.
Avions Robin, de Xavier Massé, aux Nouvelles Editions Latines.
A commander sur le site de la Fnac
Sur Amazon
L’article de François Besse sur AeroVFR, . Le site
Pierre Robin, sur Aero’buzz Le site
Le Nord 1300 sur le site Aviafrance Voir
Sur le HM-293 Voir
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