Cet aviateur tourangeau est devenu officier de l’Ordre de l’Empire britannique pour avoir contribué, avec son réseau, à ralentir la remontée de la division Das Reich, du Périgord vers la Normandie, il y soixante-dix ans. Le point d’orgue d’une longue carrière.
L’histoire est belle. Elle est racontée par Jacques Poirier – Captain Jack pour la Résistance –, dans son livre La girafe a un long cou (1). Officier du SOE britannique dans le Sud-Ouest (2), il est alors chargé de recueillir un résistant français, officier de surcroit, sur qui l’étau allemand se resserre en Savoie. Méfiant, Jacques Poirier l’attend dans la cave qui lui sert de bureau, un revolver à portée de main. Et quand il aperçoit, de dos, cet homme descendre l’échelle, son sang ne fait qu’un tour. C’est son père, Robert Poirier. Extraordinaire rencontre du père et de son fils qui conjuguent le verbe résister chacun à l’insu de l’autre. Une histoire d’autant plus rocambolesque que tout le monde, dans le réseau Nestor qu’il dirige, est convaincu que le Captain Jack est anglais. Un double secret qu’ils vont devoir garder jusqu’à la Libération.
C’est un nouvel épisode d’une vie déjà riche. Robert Poirier est né à Tours, le 8 octobre 1894, au 10 de la rue Saint-Louis. Ne la cherchez pas. En 1905, elle a changé de nom. Elle est devenue la rue Philippe-le-Bon, pas très loin des Halles. Son père, Édouard, était employé de commerce. Sa mère, Cécile Weil, s’occupait du foyer. Si son père est né à Céré-la-Ronde, en Indre-et-Loire, sa famille paternelle venait un peu du Chinonais mais surtout du sud de la Touraine et notamment Antogny-le-Tillac où son aïeul vivait au début du 18e siècle.
Le jour de ses 18 ans, baccalauréats en poche, Rober Poirier s’engage dans l’armée pour trois ans, par devancement d’appel, ce qui lui permet de choisir sa date de départ et son affectation. Robert s’est engagé au 66e régiment d’infanterie, le Six-Six cher aux Tourangeaux.
Lorsque la guerre éclate, Robert est caporal. Le 5 août 1914, le régiment prend le train en direction de l’Est. Après les premières escarmouches et les premiers tués, le régiment est déplacé à l’est de Nancy où il participe à la bataille du Grand-Couronné. Le 8 septembre, le Six-Six subit de plein fouet l’attaque allemande. Il est dans un bois, près de La Fère-Champenoise. Pour lui, la bataille de la Marne commence. Le soir, au terme de son repli, plus de 1.200 hommes manquent à l’appel. Ce jour-là, Robert reçoit sa première blessure, une balle dans la cuisse droite, et obtient sa première citation, à l’ordre de l’armée. Prisonnier, il profite de la retraite allemande, quelques jours plus tard, pour rejoindre son unité.
Il est envoyé en convalescence à Toulouse. Il fait une première demande pour entrer dans l’aviation. En vain. Quand il rejoint son régiment, celui-ci est en Belgique. Il est blessé une seconde fois le 21 janvier 1915 à Ypres, plus grièvement (éclats d’obus dans la cuisse gauche), quelques jours après être passé adjudant. Il est soigné à Rouen. Il ne reviendra plus au Six-Six. Après sa convalescence, il redemande à entrer dans l’aviation qu’il rejoint après un passage au 70e régiment territorial dont le casernement est à Tours.
Pilote à l’escadrille F 45
L’adjudant Poirier entre à l’école d’aviation de Chartres en novembre 1915. Il passe son brevet de pilote sur Maurice-Farman (n°2.599), le 3 février 1916. Il est affecté à l’escadrille F45 du capitaine Georges Baltus qu’il rejoint le 8 mai, à Saint-Clément, en Meurthe-et-Moselle (3). Il vole sur Farman 40 et Dorand AR1. Ses missions : réglages d’artillerie, reconnaissances photographiques, reconnaissances d’armée, etc.
Il est une nouvelle fois cité, à l’ordre de la 68e division, le 20 mai 1917 : « Pilote courageux, donne entière satisfaction par sa manière de servir |…] A eu son appareil atteint par le feu de l’ennemi. Le 12 mai 1917, au cours d’une mission photographique, a été attaqué par un avion allemand, lui a fait face, et a ensuite terminé sa mission. »
A l’escadrille F45, il se lie avec l’adjudant Félix Martin. En juin 1940, alors que sa famille était sur la Côte d’Azur, il l’enverra chez ce dernier, dans le Sud-Ouest, craignant l’invasion du Sud-Est par les Italiens. Les Allemands sont finalement arrivés avant… sur la côte basque.
Souffrant toujours de ses blessures, il obtient de prendre un peu de repos à l’arrière. L’adjudant Poirier est affecté fin novembre 1917 au Service de Fabrication de l’Aviation, à Nanterre, où il réceptionne les avions Farman sortant d’usine avant leur départ pour le front. Il restera fidèle à Farman.
Pilote aux 24 Heures
A la fin de la guerre, Robert Poirier passe régulièrement à Saint-Michel-sur-Orge où son train fait un arrêt. L’anecdote est racontée par son fils, Jacques : « Il avait remarqué une jeune fille à la fenêtre d’une maison, en face de la gare. Il lui sembla que cette jeune fille lui souriait, et c’est ainsi qu’un jour il descendit du train… et qu’il épousa ma mère ».
Cette rencontre l’éloigna de l’aviation. « Les parents de la jeune fille avaient déjà un fils aviateur, une autre fille fiancée à… un aviateur […] Ils insistèrent pour qu’il abandonne l’aviation dès que la guerre se terminerait. » Il est donc devenu coureur automobile, sans totalement tourner le dos aux avions.
Concessionnaire automobile et pilote. Robert Poirier a notamment participé aux 24 Heures du Mans et à celles de Spa en 1926. Sur Delaunay-Belleville ou pour Théo Schneider dont il est devenu actionnaire. Là encore il a côtoyé des aviateurs, Maurice Rost, les frères Molon, Lionel de Marmier et un Tourangeau d’adoption, André Boillot qui a dirigé l’écurie de course Peugeot.
Des meetings qui tournent mal
Entre les deux guerres, Robert Poirier s’est intéressé aux autogires à travers la Société pour l’exploitation en France des autogires (SEFA) sise à Neuilly-sur-Seine où vit Robert Poirier et le gérant, Pierre Maillat, un voisin de rue.
Il a participé à des meetings, aux commandes du Farman 190 F-AIVP (4) de la SEFA puis, plus tard, d’un autre Farman 190 qui avait débuté sa carrière à Air France, le F-AJPN (5). Un avion à la carrière chaotique, passant de Robert à son épouse Suzanne puis revenant à Robert, sans doute en raison de difficultés financières et de conflits commerciaux. La période est dure pour les affaires.
Il y a donné de nombreux baptêmes de l’air, plusieurs milliers au cours de sa carrière. Il y a également connu deux drames. Le 25 avril 1937, il participait au meeting de Vincennes. C’est lui qui a largué Clem Sohn – alias l’homme-oiseau, alias Batman – à 2.800 m d’altitude. Mais les ailes de Clem Sohn n’ont pas fonctionné et l’Américain a trouvé la mort dans sa chute.
Trois semaines plus tard, le 16 mai, Robert Poirier participait au meeting de Tours. Là encore pour larguer un parachutiste. André Vassard était expérimenté. Mais il a heurté la carlingue en sautant, ses suspentes se sont emmêlées et il s’est écrasé sous les yeux de sa femme.
Mobilisé à la Dalac de Tours
Durant cette période, Robert Poirier est resté en contact avec l’armée. Réserviste, il a effectué de nombreuses périodes d’entraînement. Notamment à Tours.
En 1936, il y vole sur Potez 25 et Breguet 27, à la 1re escadrille (Sal 277). Il y passe vingt-cinq jours en 1937. Le colonel Canonne le déclare apte à piloter le bombardier Bloch 200 qui équipe alors la 31e escadre : « Excellent pilote qu’il est désirable de garder le plus longtemps en escadre, classé A. » Il remporte d’ailleurs, en 1939, le concours de bombardement des officiers de réserve – il est alors lieutenant.
Le lieutenant-colonel Enslen le note comme « un officier de valeur, très énergique. S’impose à l’attention par sa conscience, sa bonne humeur, son amour du vol. Peut supporter aisément les vols les plus fatigants. Apte à faire un pilote de première catégorie. » Il est mobilisé à Tours dès le 29 août 1939, au bataillon de l’air 109.
Les avions de la 31e escadre partent les 31 août et le 1er septembre, sans lui. Il est en fait affecté à la Dalac, la Division des avions de liaison de l’administration centrale. Cette division sert de « garage aérien » aux officiers de l’échelon lourd – replié en Touraine – ainsi qu’aux officiers de la 3e région aérienne et de la 5e division aérienne, pour leurs déplacements (6). Cette Dalac est à Tours en attendant l’aménagement de l’aérodrome de Chargé, près d’Amboise, région squattée par les services du ministère de l’Air (7).
Avec Pétain en Espagne
Pris en charge d’abord par l’escadron d’entraînement du Centre d’instruction et de renseignement (le CIR), commandé par le lieutenant Lallement, il le sera ensuite par la Division de Liaison Tours-Chargé du capitaine Poisson. Pilotage assez éclectique au regard de ses carnets de vols : du Potez 25 (8), des Morane-Saulnier 230, 241, 315, 343, un Hanriot 182 ; des appareils civils comme le Salmson D2 Phrygane (9) ou le DH-85 Leopard (10), un Luciole (11), un Maillet 20, deux Morane-Saulnier 343 dont celui de Maryse Hilsz (12) ; des avions de liaison tels que le Potez 58.5 (13) et le Caudron C.635 Simoun (14). Sans oublier le Hanriot 182 n°184 et des Bloch 200 (42, 48, 59, 69,118, 140).
C’est en janvier qu’il pilote des Caudron C.445 Goéland (15) dont le 101 (F-ARTA) avec lequel il volera en Espagne. Le lieutenant Poirier fait plusieurs grands voyages : du 24 au 28 novembre : Tours – Agen – Bordeaux – Tarbes – Marignane – Bourges – Tours avec le capitaine Manach sur le Caudron C.635 Simoun n°64 ; puis du 2 au 14 décembre, Tours – Bordeaux – Cannes – Montpellier – Cannes – Marignane – Montélimar – Saint-Rambert-d’Albion – Lyon – Tours avec le capitaine Collin, toujours sur le Caudron C.635 n°64. Les 22 et 23 décembre, il effectue un aller-retour Tours – Dijon avec le général Houdemon. Le capitaine Manach était, avant la guerre, à l’entrepôt de la Marine, à Orly ; le capitaine Collin appartenait à la Direction du matériel aérien militaire, à Amboise (16).
En février 1940, il quitte Tours. Son poste, c’est celui de pilote à l’ambassade de France en Espagne. L’ambassadeur se nomme alors Philippe Pétain. Mais avant, une petite halte à Toulouse. Il s’y entraîne, sur C.445 Goéland n°97, avec l’équipage qui l’accompagnera en Espagne : l’adjudant-chef Houtman et le sergent-chef Boillot qui volaient déjà à Tours avec lui. En mars il est lâché sur Potez 631 (n° 5, 8 22).
C’est le 1er avril 1940 qu’il rejoint Madrid, toujours avec Houtman et Boillot, sur le Caudron C.445 Goéland du Maréchal, le n°101 (immatriculé F-ARTA), avion dans lequel le Maréchal, a priori, n’est jamais monté. Il revient assez rapidement à Toulouse, toujours avec le F-ARTA, en passant par Barcelone. Un Dewoitine D-338 (17) figure même sur son carnet de vol, avec Jean Laulhé, d’Air France.
Nouveau départ pour Madrid, avec le Goéland de l’ambassade. Il effectue un essai de terrain, celui de Barajas, avec l’autre avion de l’ambassade, le Potez 58.5 F-ATFX. Le 20 avril, il effectue le premier voyage de Madrid à Lisbonne, avec l’adjudant-chef Houtman et le sergent-chef Boillot mais aussi M. Lebrun et le lieutenant Thieberoz.
Second grand voyage le 4 mai. Avec ses trois membres d’équipage habituels, il se rend au Maroc avec le lieutenant-colonel Buot de L’Epine. Rabat le 4, Marrakech le 5, il est de retour le lendemain à Madrid (18). Le 9 mai, veille de l’attaque allemande, il rentre de Madrid à Toulouse, en passant par Pau, avec le commandant André de Gorostarzu, attaché de l’air à Madrid, Houtman, Boillot et le soldat Roger qui a volé plusieurs fois avec lui en Espagne.
L’intermède espagnol est désormais terminé. Il va reprendre des fonctions à Toulouse à l’ARAA (19). Il y essaie des Potez 63.11 (le 31), Caudron C.445 Goéland (190) et même des Curtiss H-75 A (160, 187, 7, 45). Cette guerre se termine le 26 août 1940 avec un vol Clermont-Toulouse avec le général Pinsard sur le Goéland numéro 244. Il est démobilisé à cette date.
De la défaite à la Résistance
Cela ne va pas l’empêcher de passer trois mois au centre de vol à voile de la Montagne noire. Et de partir « à cause de la politique vichyssoise », écrit-il. De retour auprès de sa famille qu’il avait installée sur la Côte d’Azur, il entre très tôt en Résistance. Dès juillet 1941, au sein du réseau britannique Author, commandé par le capitaine Henry, Henry Peulevé, un Anglais. Il œuvre dans les Alpes-Maritimes et en Haute-Savoie. Il est agent P2 en 1942. Suivi de près par la police allemande, c’est à ce moment-là qu’il est envoyé en Dordogne, par le plus grand des hasards, dans le réseau de son fils, Jacques Poirier, au sein du réseau Digger. Cela se passe en octobre 1943.
Jacques Poirier est chef d’état-major interallié pour ce réseau qui est fortement implanté dans le Lot, en Dordogne et en Corrèze. Un réseau chargé de recueillir un maximum de renseignements sur la division blindée SS Das Reich, qui doit remonter vers la Normandie pour repousser le Débarquement.
Les résistants vont parvenir à gagner huit jours, la remontée de la division d’élite SS étant ponctuée d’exactions et de massacres comme à Tulle et Oradour-sur-Glane. Le PC de Robert Poirier, au château de la Vitrolle (20), n’a survécu que grâce à l’alerte donnée par la postière de Lalinde – « ils arrivent avec des chars » – ce qui a donné le temps au commandant Poirier, au radio, et au reste de l’état-major de quitter les lieux.
Ils se sont installés au château de La Poujade, à Urval. Robert Poirier et son fils, le Captain Jack, ont convaincu le propriétaire d’héberger le radio. Ce propriétaire était un cinéaste connu, Léon Poirier, cousin germain de Robert (21). Mais là encore, ni Robert ni Jack ne se sont présentés !
Parmi les actions de Robert Poirier figure l’évasion d’André Malraux de la prison de Toulouse. Robert Poirier et son équipe se sont infiltrés dans la ville pour rien car l’écrivain et futur ministre avait déjà mis les voiles.
Son action dans la Résistance a valu à Robert Poirier d’être fait officier de l’ordre de l’Empire britannique en 1946.
Après Évreux, le commandement de la base de Rabat
Robert Poirier pilote alors un Morane-Saulnier 500 avec lequel il vole au-dessus des départements libérés. Il demande son départ pour l’Est mais est affecté à la 5e subdivision aérienne de Chartres. Il va prendre en main, à partir du 8 février 1945, ce qui va devenir la base aérienne d’Évreux, dans l’Eure.
A l’occasion d’une inspection, il reçoit un témoignage de satisfaction : « A la suite de sa visite du 30 mars 1945 à la base aérienne d’Évreux, le colonel Lucien, commandant la 5e subdivision aérienne de Chartres, félicite tout le personnel, officiers, sous-officiers et soldats de la base pour sa belle tenue, son esprit de discipline et de camaraderie. Il tient à exprimer d’une façon toute particulière sa satisfaction au commandant Poirier pour la façon magistrale dont il a organisé sa base et l’essor qu’il a su lui donner […] »
Le dernier combat de Robert Poirier, il l’a livré pour demeurer dans l’armée de l’air. Celle-ci n’était pas chaude pour le conserver en son sein. Robert Poirier a sans doute dû éplucher les lois pour y parvenir et faire reconnaître son grade de lieutenant-colonel, validé par une commission, grade correspondant à son rôle de chef d’état-major interallié dans son réseau.
Le 21 novembre 1945, il est victime d’un accident aux commandes d’un Morane-Saulnier 502, près d’Évreux. Avec deux vertèbres lombaires fracturées, il part en convalescence en Charente-Maritime.
Revenu à la vie militaire, il est affecté comme commandant de la base de Rabat, au Maroc. Le 19 septembre 1949, il est à bord d’un Halifax converti en transport de personnels (22), qui va se poser à Pointe-Noire. Piloté par le lieutenant Cornette. « Il est 12 h 38 quand l’avion aborde le terrain », écrit Germaine l’Herbier-Montagnon dans son livre consacré aux IPSA, « Jusqu’au sacrifice ». « Les nuages sont presque au ras du sol, le plafond n’est que de 100 mètres ; il a beaucoup plu. Le pilote se présente à l’atterrissage, manque la piste, recommence, se trouve trop à droite, amorce un virage pour se rattraper […] Le Halifax, en perte de vitesse, fait un demi-tonneau, une abattée et s’écrase au sol, sous les regards terrifiés des personnes qui attendaient le courrier de France. L’incendie dure jusqu’à 23 heures, sans que l’intensité du feu permette d’approcher. »
Six membres d’équipage et onze passagers disparaissent, dont une convoyeuse de l’air, Cécile Idrac, et le docteur Stephanopoulos de l’Institut Pasteur. Le nom de Robert Poirier n’a pas même été mentionné dans le journal Les Ailes.
Didier Lecoq
Les notes
(1) La girafe a un long cou, de Jacques R.E. Poirier (DSO). Préface de Jean Lescure, collection Résistance – Liberté – Mémoire aux éditions du Félin, Kiron.
(2) Special Operations Executive (Direction des opérations spéciales). La branche française était dirigée par le colonel Maurice Buckmaster.
(3) Sur l’escadrille F45, la page que lui a consacré Albin Denis. Lire
(4) Sur le Farman 190 numero 1 F-AIVP sur le site de Michel Barrière. Lire
(5) Sur le Farman 190 numéro 25 F-AJFN sur le site de Michel Barrière. Lire
(6) La Dalac était stationnée à Villacoublay. Elle s’est déplacée le 8 novembre 1939 à Orly. En mai 1940, elle se desserrera sur Buc et Brétigny mais une partie des avions seront envoyés à Chargé et Tours. Une inspection de la base de Tours, en novembre 1940, indique que la Dalac compte une trentaine d’avions.
(7) Le ministère de l’Air comportait un Échelon léger gournemental, au ministère à Paris, et Eloga, l’Échelon LOurd Gouvernemental Aérien, dirigé à Amboise par le colonel Leblanc.
(8) Les Potez 25 numéros 160, 1336, 1338, 1344. Il s’agit de Potez 25 A2 à moteur Lorraine qui ont appartenu à la 31e RA.
(9) Il s‘agit des Salmson D2 Phrygane F-ANIF qui appartenaient à M. Emile ( ?) Dumont, de Tourcoing et F-ANMO appartenant à M. Louis Bruninghaus, de Paris, avant d’être réquisitionnés. Les Phrygane sur Aviafrance : lire
(10) Le DH-85 Leopard-Moth immatriculé F-AMXS ayant appartenu à H. Pagezy de Paris et celui du président de l’Aéro-Club de Touraine, Pierre Parâtre, immatriculé F-AQRU.
(11) Caudron C.275 Luciole immatriculé F-APLM, des Ailes Populaires Ardennaises (Charleville).
(12) Le Morane-Saulnier 343 immatriculé F-AROU des frères Jacques et Simon Violet, de Thuir (avion basé à Villacoublay) et le F-APIA, appartenant à Maryse Hilsz. Il serait amusant de savoir si l’avion des frères Violet était encore aux couleurs du BYRRH qu’ils produisaient.
(13) Des militaires numéros 56, 93, 129. Et un civil, le F-AOQQ de l’Aéro-club de Cherbourg.
(14) Caudron C.635 Simoun numéros 27, 64, 65, 75, 148, 160, 278, 279.
(15) Caudron C.445 numéros 22, 24, 33, 101. Il pilote pour la première fois le 101 (F-ARTA) le 12 janvier 1940 et n’en pilotera pas d’autre jusqu’à son départ à Toulouse.
(16) La DMAM était plus précisément hébergée à Saint-Denis-Hors, commune ayant fusionné depuis avec Amboise, propriété Bardou.
(17) Il s’agit du Dewoitine D-338 n°27 « Ville-de-Paris » immatriculé F-ARIE. Il sera capturé à Alep en 1941 et rejoindra les rangs des Français Libres, codé FL-ARI et sera baptisé « Verdun ».
(18) Michel Buot de L’Epine deviendra général. Ce voyage était peut-être un voyage personnel. Buot de l’Epine a commandé le 2mme régiment de tirailleurs marocains et y a vécu après la guerre. Il a été blessé en Italie, en 1944.
(19) Plus précisément le Service de réception des avions en vol et de liaisons aériennes (SRAVLA), commandé par le lieutenant Deluc.(20) Le château de la Vitrolle est situé à Limeuil (Dordogne) au confluent de la Dordogne et de la Vézère. Lire
(21) Sur Léon Poirier : lire
(22) Il s’agit du Halifax VI F-RAVE . Dans son livre, Germain L’Herbier-Montagnon donne, parmi les passagers, « le colonel Cordier, de la base de Rabat, qui va prendre sa retraite. » Il s’agit sans doute du lieutenant-colonel Poirier. Le passage sur Cécile Idrac est consultable sur le site des Groupes lourds.
Les citations de Robert Poirier
1914. – A l’ordre de l’armée : “A un moment où le régiment était débordé de toutes parts, le sergent Poirier fut envoyé en patrouille pour reconnaître un cheminement et conduisit cette patrouille sous le feu violent et s’était heurté à une section de mitrailleuses ; fut sérieusement blessé à la jambe. Il n’hésita pas à franchir de nouveau la zone dangereuse qu’il venait de traverser pour rapporter le renseignement qu’il avait recueillie. »
18 janvier 1917. – A l’ordre du régiment : « Blessé le 8 septembre 1914 et grièvement le 22 janvier 1915, a laissé au régiment le souvenir d’un sous-officier énergique et d’une bravoure exemplaire. »
20 mai 1917. – A l’ordre de la 68e division : « A commencé la campagne dans l’infanterie où il a été blessé deux fois. Entré sur sa demande dans l’aviation est arrivé en escadrille en mai 1916. Pilote courageux, donne entière satisfaction par sa manière de servir. A accompli de nombreux réglages de tir, reconnaissances de front en mission photographique. A eu son appareil atteint par le feu de l’ennemi. Le 12 mai 1917, au cours d’une mission photographique a été attaqué par un avion allemand, lui a fait face et a ensuite terminé sa mission. »
20 septembre 1946. – A l’ordre de l’armée (officier de la Légion d’honneur) : « Officier possédant les plus belles qualités militaires. Ancien combattant de la guerre 14-18, s’est voué sans compter à la Résistance. D’abord dans les Alpes-Maritimes puis en Haute-Savoie, enfin en Dordogne, dans le Lot et en Corrèze ; a été chargé plus spécialement de l’organisation du SR dans le maquis. Pourchassé et arrêté trois fois par la Gestapo, a pu échapper à l’emprisonnement et continuer à diriger le SR interallié interrégional Lot-Corrèze-Dordogne qu’il avait créé. A dirigé l’évacuation de son PC attaqué par les blindés ennemis, avec un courage exemplaire, réussissant par sa maîtrise à sauver la totalité de ses effectifs en hommes et en matériel. » Signé Bidault, président du gouvernement provisoire.
4 décembre 1946. – Officier de l’Empire britannique : “This French officer worked, enclose collaboration with a British liaison officer on sous-western France, and sundered invaluable help in the organization of resistance in that area. When, after D-Day, the maquis forces were organized on a military basis, he was appointed Chief of Staff and was also given the task of setting up an intelligence service, which proved a most important factor in many operations, notably in those which resulted in the immobilization of the Das Reich armored division for a whole week at a vital period. The movement of this division were closely followed by Poirier and intelligence agents so that plans could be made accordingly for the destruction of the railways and the blocking of the roads which it was likely to use commandant Poirier never failed to carry out any task, however dangerous that he was called upon to perform. He showed outstanding courage and devotion to duty at all times and his personal integrity and sound judgment earned him the respect of all his colleagues, both British and French. He did everything in his power to foster a spirit of sincere anglo-french cooperation ant it is recommended that commandant Poitier be appointed an officer in the Order of the British Empire (Military division).” (Honorary)
30 décembre 1947. – A l’ordre de la division: « A assuré dans des conditions particulièrement délicates une mission très importante en vue de faire libérer un colonel de l’armée française de la prison de Toulouse, à une époque où toutes les issues de la ville étaient gardées. A réussi à s’y infiltrer, sûr de mener à bien sa mission. A, de plus, obtenu de précieux renseignements sur l’activité des divisions allemandes remontant vers la Normandie. »
Merci à Richard Poirier, le petit-fils de Robert et le fils de Jacques, pour les documents qu’il m’a fait parvenir.
Didier Lecoq
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